Le cheval Camargue, auteur de l'écosystème camarguais et agent de sa conservation

Abstract

Terre à la fois sauvage et domestiquée, la Camargue est l'une des 300 réserves de biosphère définies par l'UNESCO. Autant que la monture fidèle des hommes du pays, le cheval de Camargue est, depuis bientôt 30 ans, un objet d'études scientifiques en milieu naturel : on s'est intéressé à l'influence du milieu camarguais sur la biologie du cheval, et en retour, à l'impact de ce grand herbivore sur son environnement. L'alimentation apparaît comme la clé de la biologie du cheval Camargue. Le comportement alimentaire est déterminé par la dynamique des végétaux. Sélectivité des plantes, majoritairement des monocotylédones, et forte capacité d'ingestion, 16 kg de matière sèche par jour pour un individu de 400 kg, sont à retenir. Les apports nutritionnels sub-optimaux n'ont cependant aucun impact direct sur la reproduction : le taux de fécondité des juments est le plus élevé jamais enregistré dans une population non contrôlée d'équidés. Le parasitisme est la dominante pathologique liée au milieu camarguais la plus perturbante. Le caractère épizootique de certaines maladies à vecteur n'influe que peu, mais il entretient les polémiques propres à la Camargue. Ainsi, la compréhension de la biologie des chevaux et l'analyse de leur impact sur le milieu naturel permettent d'envisager la gestion de l'écosystème. Le cheval de Camargue constitue désormais un modèle pour la conservation d'une race animale dans son biotope.