Étude des pratiques d’élevage et du statut sanitaire des basses-cours en milieu péri-urbain‎ : exemple du suivi de poules pondeuses de réforme

Abstract

La tendance actuelle est à l’augmentation du nombre de poulaillers urbains et péri-urbains. Aujourd’hui, peu d’études ont été réalisées concernant les pratiques d’élevage et le statut sanitaire des basses-cours françaises. L’objectif est de caractériser les basses-cours périurbaines ainsi que le statut sanitaire de poules de réforme naïves après introduction dans celles-ci. Les données ont été récoltées au travers de questionnaires et lors d’une campagne de prélèvements d’écouvillons trachéaux. Des analyses PCR ont été réalisées afin de cribler 16 agents pathogènes respiratoires d’intérêt pour la filière avicole. Sept d’entre eux ont été identifiés dans les basses-cours : Avibacterium paragallinarum (AVP), le virus de la LTI (LTI), Escherichia coli (E. Coli), Mycoplasma synoviae (MS), Ornithobacterium rhinotracheale (ORT), Mycoplasma gallisepticum (MG) et le virus de la bronchite infectieuse (IBV). Les pratiques d’élevage mises en évidence montrent une biosécurité faible et une connaissance limitée de la gestion sanitaire d’un poulailler. Les analyses PCR réalisées sur les poules au départ du site d’élevage et 6 mois après leur introduction dans les basses-cours ont montré une contamination de celles-ci. Les niveaux de prévalences observés sur les poules introduites ont pu être corrélés à des caractéristiques particulières : des poules issues de basses-cours existant depuis plusieurs années, d’effectif important et connaissant un fort taux d’introduction étaient plus à risque d’être positive vis-à-vis de plusieurs agents pathogènes respiratoires. Il a été toutefois remarqué que la présence d’agents pathogènes n’impliquait pas de symptômes respiratoires ni de mortalité. La corrélation des résultats PCR avec les pratiques d’élevage ouvre la voie à la compréhension des facteurs de risques de la circulation des maladies respiratoires dans les basses-cours. Outre les pathogènes respiratoires, l’étude de la prévalence d’agents zoonotiques comme les Salmonelles, agents de toxi-infections alimentaires révèle un intérêt majeur dans le contexte actuel. De plus, l’étude des diverses pratiques permet de mieux comprendre les facteurs de risque et d’adapter les besoins de conseil et formation à une clientèle nouvelle. A terme, il semblerait que le vétérinaire praticien doive se positionner sur ces enjeux émergents afin d’assurer un conseil pertinent en termes de santé animale et humaine.