Épidémiologie, évolution des profils de résistance et facteurs de risque de résistance des infections bactériennes urinaires chez le chien : étude rétrospective de 2005 à 2017

Abstract

L’infection bactérienne du tractus urinaire (ITU) est une affection fréquente et l’un des motifs majeurs de prescriptions d’antibiotiques chez le chien. Les données bibliographiques récentes rapportent des prévalences d’antibiorésistance variables. Après une revue bibliographique concernant les ITU du chien, la prévalence de l’antibiorésistance et leurs facteurs de risque, cette étude présente les résultats d’une analyse rétrospective des cas d’ITU chez le chien à l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse entre 2005 et 2017. Les objectifs sont de décrire les chiens atteints de bactériurie, la prévalence de certains marqueurs d’antibiorésistance et leur évolution au cours du temps ainsi que d’identifier les facteurs de risque de : présenter des signes cliniques d’atteinte du bas appareil urinaire et d’être affecté par une bactérie présentant certains critères de résistance. Sept cent quatre-vingt-quatre cas de bactériurie concernant 684 chiens ont été décrits. La médiane d’âge des animaux est de 9,7 ans, plus de 2/3 des animaux présentent une bactériurie asymptomatique et n’ont pas été exposés aux antibiotiques dans les six mois précédant le diagnostic. Les germes les plus fréquemment identifiés sont, par ordre d’importance, Escherichia coli, Staphylococcus, Enterococcus, Streptococcus et Proteus. Près d’un tiers des germes identifiés étaient des bactéries multirésistantes. L’analyse des critères de résistances montre des résultats encourageants avec des facteurs d’impact stables au cours du temps pour la majorité des antibiotiques et une augmentation de ceux du triméthoprime – sulfamides et des fluoroquinolones. Le germe impliqué dans l’ITU est le principal facteur de risque de présenter des signes cliniques d’atteinte du bas appareil urinaire. Les facteurs de risque de développement d’une bactériurie multirésistante sont l’exposition aux antibiotiques et le fait d’avoir été hospitalisé dans les six mois précédant le prélèvement. Les facteurs de risque de présenter une résistance aux principaux antibiotiques vétérinaires varient selon la molécule et sont principalement l’exposition aux antibiotiques, le fait d’avoir été hospitalisé, d’avoir subi un sondage urinaire dans les six mois précédant le prélèvement et la présence d’une affection prédisposante sous-jacente.