Etat des relations entre le vautour fauve (Gyps fulvus) et le pastoralisme dans le parc national des Pyrénées

Abstract

Jusque dans les années 1970, les effectifs français de Vautours fauves déclinaient inexorablement, et les Pyrénées Atlantiques demeuraient le dernier bastion de la présence de l’espèce en France. Depuis, grâce à la mise en place de mesures de protection, les Pyrénées françaises ont assisté au succès de la restauration de leurs effectifs de Vautours fauves. Cependant, depuis une dizaine d’années, les Pyrénées françaises et plus particulièrement le Parc National des Pyrénées, se trouvent confrontés à un important problème de gestion de leur population de Vautours fauves lié à des accidents d’attaque par ces derniers sur des ongulés domestiques transhumant, affaiblis ou dans l’incapacité de se déplacer. L’évolution, depuis plusieurs décennies, des effectifs du bétail transhumant et de la conduite d’élevage sur les pâturages d’estive pyrénéens, parallèlement à la croissance de la population de Vautours fauves, expliquerait peut-être en partie une telle augmentation du nombre de sinistres sur le bétail attribués aux Vautours fauves. La province espagnole de Navarre, voisine du Parc National des Pyrénées, recensant un nombre important d’évènements similaires présente aujourd'hui un modèle de gestion efficace de ce problème. Considérant les nouvelles conditions d’élevage intensif, souvent sans gardiennage et naturellement plus exposé, le Gouvernement de Navarre prend à sa charge, toutes vérifications faites, le remboursement des ongulés domestiques pour lesquels a été mise en évidence une relation entre leur mort ou les dommages qu’ils ont subis et l’action des Vautours fauves.