Évaluation de l'analgésie cornéenne induite par l'instillation d'un collyre de bromfenac sodique à 0,09% chez le chien sain.

Abstract

Le bromfénac appartient à la famille des anti-inflammatoires non stéroïdiens. Il est fréquemment utilisé en collyre chez l’homme afin d’obtenir une analgésie postopératoire. Cet effet peut être attribué à une diminution de la sensibilité de la cornée, mesurable grâce à un esthésiomètre de Cochet-Bonnet. Le but de cette étude était d’évaluer si cet effet pharmacologique se retrouve aussi chez le chien sain. Vingt beagles femelles sans lésion oculaire, et âgées de 1 à 6 ans, ont été incluses dans l’étude. Pour chaque chienne, un œil, tiré au sort a reçu 4 gouttes de collyre de bromfénac 0,09% à 5 minutes d’intervalle tandis que l’autre œil recevait 4 gouttes de larmes artificielles aux mêmes temps afin de servir de contrôle. La sensibilité cornéenne de chaque œil a été mesurée avec un esthésiomètre de Cochet-Bonnet 10 minutes et juste avant l’application des traitements, puis 5, 15, 30, 45, 60 et 90 minutes après la dernière goutte de collyre. Les mesures de la sensibilité cornéenne ont été exprimées en longueur de filament entrainant un réflexe de clignement palpébral pour au moins 3 attouchements cornéens sur 5. Un examen ophtalmologique complet ainsi qu’un test à la fluorescéine et au rose bengale ont été réalisés à la fin des mesures. La sensibilité cornéenne basale avant traitement était de 1,23 ± 0,34 cm. Aucune différence significative n’a été trouvée, pour chaque temps expérimental, entre les yeux traités avec le bromfénac et ceux qui ont reçu les larmes artificielles. Une discrète prise de la fluorescéine a été observée sur 2 yeux traités par le bromfénac et sur un œil recevant les larmes artificielles. En conclusion, l’instillation de bromfénac 0,09% en collyre n’a pas entraîné une diminution de la sensibilité cornéenne chez les chiens de cette étude, et n’a pas conduit à l’apparition de signe majeur d’intolérance locale.